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Lorsque le Hardcore a commencé à se développer, beaucoup de groupes ont d'un côté chercher à se rapprocher d'autres genres musicaux, et de l'autre a développer un contenu différent.

L'Emocore et le Grindcore sont deux styles musicaux fondamentalement opposés, l'un plus axé sur le vécu émotionnel personnel, l'autre sur le (trauma) collectif, mais tous les deux issus de la même manière de la musique Hardcore et revendiquant la mise en avant de l'emotion individuelle.

 

L'EMOCORE

 Le terme d'emocore provient de la contraction de Hardcore et Emotional.

Porté essentiellement au départ par Ian McKaye qui fonde FUGAZI après l'aventure qu'a été Minor Threat, l'emocore, appelé plus communément "emo" ou parfois encore "emotional hardcore", ouvre une nouvelle perspective au hardcore.
 

  L'emo tente de conserver la même énergie que le hardcore initial, mais en y apportant un aspect mélodique, des textes plus axés sur les émotions et plus intimes également. Non seulement la (ou les voix) continuent de jouer sur de nombreux registres (rage, tendresse, etc.), la musique suit désormais le ton général.

 

La musique devient parfois plus lente, l'aspect général en tout cas plus fragile (voire précieux). Les groupes d'emo sont assez peu nombreux et habituellement de bons musiciens en raison de l'aspect technique important, allant parfois jusqu'à reprendre des éléments au jazz.

On peut en fait résumer l'emo comme du rock mélodique accompagné de textes émotionnels à l'esthétique punk et beaucoup de guitares...


L'emo apparaît en 1984/1985, mais ne commence à avoir un écho important qu'à partir de 1989, le style partant de San Francisco pour devenir important sur toute la côte ouest des USA puis le nord-est.

L'emo a eu un succès en effet très important aux USA, avec un style de musique s'orientant beaucoup plus vers la pop. On parle de "power pop" ou d'emo, genre décrié par la scène hardcore comme étant de la pop repliée sur elle-même pour adolescents mélodramatiques.

Parmi les groupes on peut citer Fugazi, Embrace, Jawbreaker, Rites of Spring, Texas is the Reason, Sensefield, None Left Standing, Autumn to Ashes, Rival Schools...

Naturellement, l'influence emo se fait sentir chez beaucoup de groupes de hardcore, particulièrement ceux refusant l'opposition old school (à la minor threat ou Vitamin X) / new school (à la floor punch ou pro pain).

 

 

LE GRINDCORE

Le Grindcore est un style de musique parti dans la direction opposée de l'emo.

  Là où l'emo cherche une voie musicale mélodique, le grindcore a imposé une énorme brutalité musicale, là où l'emo a mis des textes intimistes, le grind met en avant de manière crue la misère du monde, la où l'emo pioche dans le jazz et le calme, le grind se transforme en musique à fond la caisse, composée de riffs courts tournant très rapidement, comme en continu : une avalanche sonore accompagné d'un texte engagé (largement inaudible sous la musique) formant des chansons courtes, comme dans le hardcore.

 Le Grindcore a deux influences majeures : le hardcore et le thrash.

Le thrash a été dans les années 1980 le produit du hardcore et du métal, qui a donné un mélange de chansons au style punk mais aux riffs correspondant au metal.

Les thèmes puisent leur source dans l'emotion ressentie face à la violence du monde et de ses complexes militaro-industriels.

 

Le texte est craché à cadence rapide et la musique doit tellement suivre cette cadence qu'elle aboutit à un nouveau style : le death metal.

 

Arrivant après le trash (Corrosion of Conformity- la photo juste au-dessus c'est eux-, Cryptic Slaughter, Dirty Rotten Imbeciles) apparaît le grindcore, contraction des termes hardcore et grind (moudre, piler, concasser, broyer, écraser).

Même perspective, même engagement social (rejet de l'autorité et affirmation individuelle), même apparence trash (piercings, tatoos, illustrations gores etc.), on sent également l'influence du death metal.

Beaucoup de groupes de grind (surtout aux USA) transgressent d'ailleurs allégrement la frontière avec le death, en maintenant tout de même la perspective grind, car issue du Hardcore.

Le grind a toujours gardé cette référence punk hardcore, une importante culture de rébellion sociale, et une ligne musicale hardcore (le death, très proche, se reliant au heavy).

On est loin de la culture Nietzsche + nihilisme +individualisme social darwiniste + fascination pour le nazisme, si forte parfois dans le black (avec notamment l'assassinat de 23 coups de couteaux d'Euronymous chanteur communiste de Mayhem par le chanteur nazi de Burzum).

Les classiques du grind sont (entre autres) CARCASS, TERRORIZER, REPULSION et bien sûr NAPALM DEATH.

 

 

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